Pour son année de présidence, Eliane
Büsch a choisi une orientation humaniste. Le soir de la Passation, avant de
préciser comment elle compte impulser cette dynamique, Eliane a replacé
humanisme et humanitaire dans un contexte historique.
BUREAU 2018-2019 |
L’humanisme,
c’est d’abord un grand courant de pensée qui a accompagné la Renaissance et qui
s’appuie sur les humanités, c’est à dire la culture, puisqu’à l’époque cette
dernière était essentiellement littéraire. Ce mouvement qui est d’ampleur
européenne veut, pour aller vite, combattre l’obscurantisme du Moyen-Age,
lutter contre les préjugés, surtout ceux d’ordre religieux.
L’humanisme
c’est aussi une philosophie, celle qui voit le jour au XVIII siècle, celui que
l’on appelle le Siècle des Lumières. Cette philosophie place l’homme au-dessus
de tout, au cœur de tout ; c’est une philosophie optimiste, confiante, qui
croit en la capacité de l’humanité à progresser, à se perfectionner. Assurément,
c’est une philosophie idéaliste.
Cet idéal
humaniste, hélas, nous le savons bien, a été mis à mal par l’Histoire du XX
siècle. Le nazisme en particulier mais plus généralement les totalitarismes ont
apporté un cruel démenti aux philosophes humanistes. L’Histoire du XX siècle a
mis un terme à un certain idéalisme, ce qui, sans doute, explique le
développement de ce qui sera nommé « l’humanitaire », l’étymologie
est la même. L’humanisme rêve l’homme, idéalise l’humanité, a foi dans le
progrès. L’humanitaire prend l’homme tel
qu’il est et agit, œuvre de façon concrète pour son mieux être. L’humanitaire
s’est considérablement développé et les états d’ailleurs s’appuient sur lui,
comptent sur lui. Néanmoins, à mes yeux,
l’humanisme demeure une exigence, un idéal vers lequel tendre, il ne minimise
nullement les actions philanthropiques. Il ouvre un horizon, une foi. Cette
foi, c’est la conviction que l’homme peut se parfaire, que ses armes sont le libre
arbitre et la volonté.